Prendre des douches courtes, jeter tout ce qui est en plastique, devenir végétalien, arrêter de se déplacer en voiture. Ce sont toutes des choses que j’ai entendues lorsque j’ai commencé à me renseigner sur l’éco-conscience. J’ai passé beaucoup de temps à me sentir terriblement coupable de ne pas être capable de faire tout cela, mais ce que je ne savais pas, c’est que je subissais en fait de l’éco compétence.
Je suis handicapé et, à l’époque de mon engagement dans le mouvement climatique, on venait de me diagnostiquer le syndrome d’Ehlers Danlos, une maladie génétique des tissus conjonctifs provoquant des douleurs chroniques et une hypermobilité articulaire.
L’éco-handicap est l’une des nombreuses formes de l’ableisme: la discrimination en faveur des personnes valides. Un exemple d’éco-handicap est l’interdiction du plastique à usage unique. De nombreuses personnes handicapées dépendent du plastique pour se maintenir en vie. Les tubes d’alimentation, les canules nasales, les masques, les tubes à perfusion et les seringues sont autant d’équipements utilisés quotidiennement par les personnes handicapées. Non seulement il est particulièrement stigmatisant pour les malades chroniques d’utiliser du matériel médical, mais le fait qu’il s’agisse de plastique rend la situation encore pire, même si nous en dépendons pour notre survie.
Être handicapé n’est pas le plus gros problème auquel les personnes handicapées sont confrontées. Comme l’a dit la comédienne et actrice Maysoon Zayid dans son Ted Talk, “Je dois aussi vous dire que j’ai 99 problèmes, et la paralysie n’en est qu’un”. Et c’est tellement vrai. Ce sont les choses qui nous entourent qui nous rendent la vie difficile. Nos vies ne sont pas tragiques, mais l’oppression l’est.
Une chose que j’ai remarquée chez la plupart des activistes, c’est que beaucoup d’entre eux se disent intersectionnels, mais oublient d’inclure les personnes handicapées dans leur activisme. Les personnes handicapées sont partout. Il y a des personnes handicapées de couleur et des personnes handicapées homosexuelles, dont beaucoup constituent une part importante et précieuse de notre mouvement. De nombreux militants sont handicapés, qu’il s’agisse de troubles du développement neurologique, de maladies mentales ou de handicaps physiques.
Je comprends qu’il est difficile de sensibiliser à plusieurs choses à la fois, mais inclure les deux mots “personnes handicapées” dans une phrase sur les personnes affectées de manière disproportionnée par la crise climatique n’est pas difficile et ne nécessite aucune connaissance préalable sur les handicaps.
Les personnes handicapées peuvent être particulièrement touchées par la crise climatique de différentes manières:
Et cela peut même aller jusqu’à la mort. Les personnes souffrant de toutes sortes de maladies sont plus susceptibles de perdre la vie en raison d’événements alimentés par la crise climatique, comme les chaleurs extrêmes, les incendies, les sécheresses, les inondations, etc. Par exemple, les personnes souffrant de maladies cardiaques courent un risque disproportionné pour leur vie en raison de la chaleur extrême par rapport aux personnes en bonne santé à tout moment.
Le fait que de nombreux activistes soient également handicapés rend les communautés comme Fridays For Future beaucoup plus accueillantes. Mais ce n’est pas parce qu’il y a des militants handicapés que tout le monde est anti-handicap – même les militants handicapés eux-mêmes. D’après mon expérience, beaucoup acceptent les handicaps courants, surtout ceux qui sont courants dans leur communauté. Cependant, les gens utilisent encore des mots comme “fou”, “aveugle”, “sourd”, “narcissique”, “psychopathe” et “fou”.
Traiter un politicien de narcissique parce qu’il a permis à une compagnie pétrolière d’étendre ses activités est une attitude able. Lorsque nous défendons l’intersectionnalité, nous ne pouvons pas ignorer les personnes souffrant de troubles de la personnalité ou de maladies mentales dont on parle moins. C’est tout le contraire d’être intersectionnel. Une autre chose que nous oublions lorsque nous parlons de la crise climatique est la façon dont les personnes handicapées sont affectées par celle-ci, en particulier dans les pays MAPA (personnes et zones les plus touchées). Même ici, dans l’Ouest, où je vis, les personnes handicapées commencent à ressentir les effets de la crise climatique.
Bien que le handicap soit profondément ancré dans notre société, il peut être désappris, ce qui rend son démantèlement encore plus important. De nombreuses personnes handicapées doivent également désapprendre le capacitisme, en particulier les formes de capacitisme auxquelles nous ne sommes pas soumis. Alors, que pouvez-vous faire ? Eh bien, tout d’abord, écoutez les personnes handicapées. Ensuite, éduquez-vous pour pouvoir dénoncer les injustices.
Dans un premier temps, il est important de désapprendre le langage ableiste. Voici une bonne source d’information sur les mots sexistes et les mots à utiliser à la place. Ensuite, renseignez-vous sur l’accessibilité au-delà des rampes et des places de parking. Il existe de nombreuses façons d’apprendre et les médias sociaux sont un excellent moyen de commencer. Disability Together est un compte informatif qui propose une liste de contrôle impressionnante sur la façon de s’assurer que votre contenu est accessible.